Introduction : Le but de notre étude est de fournir une cartographie des
sites implantaires au niveau de la gencive attachée autour de la première molaire
maxillaire pouvant servir à la pose des mini-vis à visée orthodontique. Méthode :
58 examens radiographiques issus de la technique cone beam (NewTom
3G®) sont examinés. Pour chaque espace interdentaire, entre 5/6 et entre 6/7, sont étudiées la
largeur osseuse mésio-distale et la profondeur osseuse vestibulo-linguale à deux hauteurs
différentes L1 et L2, qui correspondent respectivement aux bornes inférieure et supérieure
de la gencive attachée dans la population générale. Résultats : Les largeurs
interdentaires varient peu entre L1 et L2 et leurs variances sont comparables. Au niveau
de l’espace 5/6, les largeurs interdentaires suivent une distribution gaussienne, ce qui
permet de déterminer des intervalles de confiance aux deux bornes de la gencive attachée
en fonction de l’âge : IC99% sur L1 = [2,045; 3,462] de 12 à 17 ans ou [1,594;
2,519] de 18 à 24 ou [1,613; 2,5] de 25 à 48 ans et IC99% sur L2 = [2,37; 3,69]
de 12 à 17 ans ou [1,5; 2,613] de 18 à 24 ou [1,546; 2,619] de 25 à 48 ans. Les
profondeurs interdentaires augmentent en direction apicale et leur variance diminue. Même
si l’adéquation à la loi gaussienne est moins bonne que dans le sens sagittal, nous
retrouvons une plus grande constance des profondeurs au niveau de l’espace 5/6, ce qui
nous permet là aussi d’établir des intervalles de confiance très précis : IC99%
sur L1 = [9,213; 10,575] et IC99% sur L2 = [10,295; 11,593]. Conclusion
: Les régions mésiales de la première molaire constituent donc des zones de sûreté
à condition d’utiliser, selon que le niveau de gencive attachée est faible ou important,
des mini-vis de diamètre maximum 2–2,3 mm de 12 à 17 ans ou 1,5–1,6 mm de 18 à 48 ans et
de maximum 9–10 mm de longueur. Les aires distales de la première molaire, du fait de leur
grande variabilité, nécessitent une étude radiologique personnalisée.