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Résumé Le mot homoparentalité désigne-t-il des changements profonds dans la famille et la filiation?? De quels changements s’agit-il?? Les auteurs tentent de répondre à ces questions à partir de données recueillies grâce à une recherche clinique et s’appuient, au plan théorique, sur la distinction entre parenté et parentalité. L’analyse métapsychologique du discours d’adultes homosexuels engagés dans la parentalité met en évidence la permanence des enjeux inconscients liés au devenir parent. Deux conclusions en découlent. Premièrement?: des changements dans la parenté n’entraînent pas forcément des changements dans la parentalité. Deuxièmement?: dans ces nouvelles configurations familiales les sujets semblent bien créer de nouveaux liens qui servent de support à la mise en place des processus psychiques de la parentalité.

Résumé Le présent travail propose une réflexion sur les familles dites homoparentales à partir d’entretiens de recherche clinique réalisés auprès de couples de femmes lesbiennes ayant eu un enfant par insémination artificielle avec donneur (IAD). Nous tentons plus particulièrement de dégager ce qu’il en est de la fonction paternelle dans ce genre de configuration familiale. Au point où nous en sommes de nos recherches, les entretiens nous permettent de repérer quatre figures du père : le père qui autorise, le père en tant que modèle identificatoire, le généreux donneur, le père qui dérange.

The current model of biological psychiatry assumes that mental suffering results from cerebral/neuronal disturbances yet to be identified. Under this model, the lowering of diagnostic thresholds or the invention of new disorders are surprising given that there have been no major etiological findings for decades. No clinical or epidemiological research demonstrates biological causes for problems defined as mental disorders, no more than research validates the numerous categories that supposedly describe them.The diagnostic spiral leads to the increasing prescription of drugs, sometimes for life, even if they have not been shown to have any substantial positive effect on any measure of “morbidity” for mental disorders. Today, the lives of children and adults are punctuated by the consumption of psychotropic drugs prescribed by physicians who are pushed to diagnose, treat, and control their symptoms.We aimed at showing that, despite these inarguable failures, the scientific and media discourse gives the public a warped view of reality where progress in biological psychiatric research is unceasing. Therefore we call for a paradigm shift in mental health: critical thinking, openness of mind, and analysis of the scientific and institutional discourse must be encouraged among all practitioners because their ethical commitment to their patients demands it.

Le présent article s’appuie sur une recherche clinique référée à la théorie psychanalytique et menée à partir de trente entretiens semi-directifs réalisés auprès d’adultes homosexuels engagés dans la parentalité. L’auteur présente deux études de cas qui concernent des sujets ayant choisi la configuration de la coparentalité à quatre. Les hypothèses suivantes sont soumises à l’analyse du discours : d’une part, dans ce genre de configuration, on retrouve une permanence des processus psychiques liés au devenir parent (réactualisation des enjeux œdipiens, deuil développemental, permutation symbolique des places); d’autre part ce genre de configuration met en évidence que ces processus peuvent trouver un étayage sur le lien amoureux entre personnes de même sexe ainsi que sur les liens qui se créent entre les membres du « quatuor » et dans lesquels les fantaisies hétérosexuelles jouent un rôle non négligeable.