Résumé. Le premier objet de cet article est de présenter et décrire l'expérience locale d'une communauté ouverte d'enseignants partageant une problématique commune: la mise en place et le développement d'enseignements de sciences humaines et sociales pour des étudiants de sciences et techniques. Cette description attachée au fonctionnement concret de telles « micro » communautés constitue, en soi, une originalité de notre approche. En effet, alors qu'elles sont très probablement nombreuses dans les universités françaises, elles sont finalement très peu présentées et analysées dans leur dynamique collégiale et évolutive. D'autre part il s'agit de montrer que la théorie des communautés de pratique constitue un cadre très pertinent pour analyser a posteriori cette expérience locale et mieux en comprendre les enjeux et conditions. Ce cadre théorique nous permet finalement de tirer des conclusions sur l'avenir possible de cette initiative locale par une analyse des conditions qui lui permettent encore d'évoluer dont l'une d'elle est d'adosser la collaboration en vu de construire de nouveaux enseignements en SHS à des projets de recherche.

L’interprétation des discours de 46 enseignant.e.s de lycées généraux, technologiques et professionnels nous fait considérer la production de documents photocopiés comme une adaptation des contenus enseignés aux capacités de lecture et d’écritures des élèves. Les compétences scripturales des élèves orientent la stratégie d’enseignement des enseignant.e.s et la nature des photocopies. Selon qu’ils considèrent que leurs élèves ont besoin de s’exercer à lire ou à écrire, ils conçoivent un document adapté à cette estimation. Lorsque les élèves sont de bons lecteurs, le support devient invisible et la stratégie d’enseignement et de conception de la photocopie est focalisée sur les contenus uniquement.

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