Des études sur données agrégées ont mis en évidence une corrélation positive entre le taux de propriétaires et le taux de chômage en Europe et aux Etats-Unis. Ce fait stylisé a donné lieu à de nombreux travaux sur données individuelles américaines, danoises ou anglaises, qui ont conduit à des résultats contradictoires. L'étude économétrique proposée dans cet article s'inscrit dans cette réflexion. L'influence de la propriété immobilière sur la durée des épisodes individuels de chômage est estimée à partir d'un échantillon français issu de l'enquête TDE-MLT, en tenant compte des questions de censure et d'auto sélection. Nos résultats indiquent un effet significatif positif de la propriété immobilière sur la durée de chômage.
Des études sur données agrégées ont mis en évidence une corrélation positive entre le taux de propriétaires et le taux de chômage en Europe et aux Etats-Unis. Les nombreux travaux économétriques sur données individuelles américaines, danoises, hollandaises ou anglaises, plus rarement sur données françaises, qui ont été développé dans la littérature ont conduit à des résultats très contradictoires. L'étude économétrique proposée dans cet article s'inscrit dans cette réflexion en proposant une analyse comparée, sur données individuelles britanniques et françaises, des effets du statut résidentiel sur la durée des épisodes de chômage. L'influence des différents modes d'occupation du logement sur la durée de séjour dans l'état de chômage est estimée pour la France à partir du Panel Européen des Ménages et pour le Royaume Uni à partir du British Household Panel Survey. On contrôle lors des estimations les sources de biais relevant de la censure et de l'auto sélection. Les résultats économétriques font apparaître des effets très discriminants entre les deux pays. Si la propension à la propriété immobilière augmente la durée de chômage en France, elle n'induit en revanche aucun effet statistiquement significatif en Angleterre. Dans les deux pays les accédants à la propriété manifestent, toutes choses égales par ailleurs, les durées de chômage les plus basses, témoignage de salaires de réserves différenciés au sein des propriétaires. Au Royaume Uni, ce sont plutôt les locataires du secteur social qui enregistrent les durées de chômage les plus longues, résultat qui ne réfute pas l'observation faite dans d'autres études d'une plus faible mobilité des locataires du secteur social par rapport aux locataires du secteur privé. Abstract :The objective of this paper is to provide microeconomic evidence for the so-called "Oswald hypothesis", which suggests that home ownership produces negative outcomes in the labour market.To estimate this effect we use two data sets, comparing results from British Household Panel Survey and the French part of the European Community Household Panel Survey. In a first step, a multinomial logit model for the choice of tenure status is estimated. The estimated probabilities of being either a homeowner, or a public or private renter are then used to explain the length of the individual unemployment spell. This flexible method of estimation accounts for both censoring and selection bias, without constraining the shape of the hazard rate of leaving unemployment. The results show sharp differences between French and British household behaviour. Home ownership has a positive effect on unemployment duration in France, but no significant effect in the United Kingdom. However we find a positive impact of public-sector renters on unemployment duration in UK. These stylised facts seem to confirm the existence of a real spillover effect between the labour and housing markets. Mots clefs : Durée de chômage, statut résidentiel, mobilitéClassification JEL : C41, J6, R21
L'objectif de cet article est une évaluation micro-économétrique de l'hypothèse d'Oswald selon laquelle la propriété immobilière produit des effets négatifs sur le marché du travail. On estime dans une première étape le choix du statut résidentiel par un modèle logistique multinomial. Les probabilités ainsi estimées d'être propriétaire, locataire ou logé à titre gratuit sont utilisées dans une seconde étape pour expliquer la durée des épisodes individuels de chômage. Cette méthode d'estimation flexible permet de tenir compte du biais de sélection et de la censure des observations de durée sans contraindre l'allure du taux de sortie du chômage. Les résultats obtenus sur un échantillon de 3 965 individus suggèrent que la propriété immobilière exerce un effet positif sur la durée de chômage.
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