Résumé Le contexte actuel d’engorgement du dispositif local d’accueil des demandeurs d’asile dans le Rhône oblige à une adaptation permanente des acteurs associatifs et institutionnels locaux. Pour parer aux situations d’urgence, ils tissent des solutions et cherchent à favoriser l’accès au droit d’asile et plus généralement aux droits. L’exemple de l’agglomération lyonnaise montre qu’un système sous-tendu à la fois par une attractivité et une tradition d’accueil a conduit à un système bien organisé qui trouve toutefois ses limites dans les inégalités qu’il produit. La question de l’hébergement de ces populations pose, sans doute plus que pour d’autres populations, celle de leur accès aux droits. Si le système est fortement organisé, l’accès à l’hébergement spécialisé n’est pas acquis pour une part importante de ce public, contraint de cheminer dans la rue ou dans des dispositifs d’hébergement qui n’ont pas les moyens de leur apporter le soutien et l’accompagnement nécessaire pour constituer leur dossier d’asile. Or, l’accès à l’hébergement dépend de critères plus ou moins formalisés. La situation familiale, et notamment la présence d’enfants, en constitue le principal. In fine , les demandeurs d’asile isolés se retrouvent souvent en accueil d’urgence où ils ne pourront guère obtenir cet accompagnement si précieux pour obtenir le statut. L’accès à l’hébergement conditionne plus généralement l’accès aux droits et spécifiquement l’accès au droit d’asile. La réforme du droit d’asile, dont les décrets d’application viennent de paraître (août 2004) prévoit un raccourcissement des délais d’instruction des demandes, mais ne permet pas de répondre aux enjeux de l’hébergement de ces populations. Le système local peut-il tenir encore à bout de bras un système porteur de contradictions ?
Revue européenne des migrations internationales vol. 20-n°2 | 2004 L'asile politique en Europe depuis l'entre-deux-guerres Cartographier la demande d'asile en France. Tendances nationales, représentations départementales et réalités locales
Cet article invite à décrypter les relations entre associations et pouvoirs publics sur un dossier sensible, celui de l’asile, en se penchant plus particulièrement sur la question de l’accueil des demandeurs d’asile. L’article vise à démontrer, à partir de l’exemple de Forum réfugiés, de quelle manière les associations sont à la fois dépendantes et victimes de l’absence de politique publique et se retrouvent dans une position contradictoire qui confine à la schizophrénie. Elles sont en effet en situation de construction de la politique publique pour pallier les défaillances d’une politique globale inexistante. Dans le même temps, elles interpellent et dénoncent les déficiences d’une politique qu’elles sont par ailleurs obligées d’appliquer, tout en essayant de maintenir et de contenir leurs relations avec les pouvoirs publics.
La nouvelle cartographie de la politique de la ville de Rhône-Alpes marque un paysage en recomposition. Que ce soit en matière de géographie prioritaire, de calendrier ou d’ingénierie, la situation en Rhône-Alpes se caractérise par une profonde hétérogénéité, comme le démontre Frédérique Bourgeois, directrice adjointe du CR•DSU, à partir d’enquêtes et d’entretiens conduits entre septembre et décembre 2014.
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