En pratique archéologique, la distinction entre sépultures collectives et sépultures multiples se fonde généralement sur l'analyse des relations physiques entre squelettes et de l'état des connexions articulaires. Cependant, si l'utilité de cette démarche n'est plus à démontrer, elle connait également ses limites, devenant inopérante lorsque la mauvaise conservation des ossements ou une séparation physique entre squelettes exclut l'identification de contacts entre individus. La simple dichotomie entre sépultures collectives et sépultures multiples apparaît par ailleurs insuffisante pour caractériser l'ensemble des cas de figures rencontrés et pour résumer les comportements humains qui ont conduit à l'inhumation de nombreux défunts en un même lieu. Les sépultures plurielles de la catacombe des Saints Pierre-et-Marcellin (Rome, I er -III e siècle) en sont un parfait exemple. Dans cet espace funéraire souterrain, de larges salles ont accueilli le dépôt de centaines de cadavres, selon une dynamique originale. L'étude du site conduit à évaluer la pertinence de certains critères communément usités pour attester la simultanéité des dépôts en archéologie funéraire et met en évidence l'intérêt de l'utilisation de certains arguments alternatifs : rapport entre la capacité des chambres sépulcrales et le volume des corps (appréhendés à l'aide d'une modélisation tridimensionnelle), modalités de gestion funéraire, évolution taphonomique des strates de cadavres et répartition spatiales des individus en fonction de leurs âges au décès. La conjonction de ces différents arguments démontre que les chambres sépulcrales ont accueilli des dépôts simultanés de cadavres, lesquels ont cependant été opérés en plusieurs phases successives.
en 2003, est mis au jour un secteur jusqu'alors inexploré de la catacombe des Saints Pierre-et-Marcellin, au sud-est de Rome. Il se présente sous la forme de plusieurs salles remplies d'un nombre considérable de squelettes évoquant des dépôts multiples, un mode d'inhumation jusqu'alors inconnu au sein de cette catacombe pour laquelle l'inhumation individuelle reste dominante pour la période concernée (i er s. apr. J.-C.milieu iii e s. apr. J.-C.). La complexité de l'organisation interne de ces tombes à dépôts multiples a motivé l'emploi de nouvelles techniques de représentations telles que la modélisation tridimensionnelle. Pour chaque tombe multiple, l'utilisation de la scène numérique a permis de mener précisément diférentes analyses telles que la compréhension de la gestion des corps et de la logique interne des dépôts, contribuant ainsi à enrichir la rélexion archéologique sur ces ensembles.
Partenariats institutionnels : -CJB -Collège de France Organismes financeurs : -MEAE (Mission archéologique « Italie du Sud ») -EFR -CNRS Etablissements porteurs de l'opeŕation : -CJB -Collège de France Remerciements : Nous tenons à remercier de leur aide et appui le directeur du Parco archeologico dei Campi Flegrei, Fabio Pagano, l'archéologue Marialaura Iadanza et l'architecte Marida Salvadori, fonctionnaires responsables de zone, ainsi que Marzia Del Villano et Cesare Giordano. Les recherches à Cumes sont financées par le ministère de l'Europe et des affaires étrangères (Mission archéologique « Italie du Sud »), le CNRS et l'École française de Rome. Donneés scientifiques produites : Cumes. Aux marges de la ville Chroniques de l'EFR : https://journals.openedition.org/cefr/990
La responsabilité des sondages a été confiée à des jeunes collaborateurs : Elisa Conca, Marina Covolan, Saverio De Rosa et Bastien Lemaire. L'étude céramologique a été réalisée par Marcella Leone (CNRS, Centre Jean Bérard), alors que l'étude anthropologique a été faite par Géraldine Sachau-Carcel (CNRS, UMR 5140 ASM). Les relevés et la DAO ont été réalisés par Guilhem Chapelin (CNRS, Centre Jean Bérard), avec l'aide des responsables de secteur et des étudiants. Les dessins de la céramique sont de Giuseppina Stelo (EFR, Centre Jean Bérard). La Mission archéologique de Cumes a associé sur le terrain :-du 22 mai au 30 juin 2017, 15 étudiants et doctorants :
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