[fre] L'organisation du travail en agriculture connaît depuis quatre ou cinq ans de nouvelles tendances d'évolution susceptibles de transformer profondément le fonctionnement des exploitations et, plus largement, leurs caractéristiques identitaires. Dans une première partie sont analysées les différentes raisons, économiques, familiales et psychologiques, fondant la demande actuelle de main-d'œuvre et ses caractères nouveaux de flexibilité et de qualification. La seconde partie s'appuie sur une enquête en cours, en Beauce et en Bretagne, pour montrer les changements déjà observables au niveau des différents dispositifs répondant à cette demande : adaptation des dispositifs existants (cuma, eta, service de remplacement) et mise en place de nouveaux dispositifs (groupement d'employeurs, cercle d'échange). . L'observation des pratiques nouvelles confirme le caractère encore indéterminé des changements en cours, mais conforte l'hypothèse d'une profonde rupture. [eng] Labour in agriculture : news demands, new issues . Organization of labour in agriculture has known new trends for the last four or five years. These trends may impulse deep transformations in the running of farms and beyond this, in the characteristics which used to shape their identity. In the first part, we analyse the different economical, domestic and psychological reasons which explain the present needs for labor and its new features : flexibility and qualification. The second part is supported by a survey which we are conducting in Beauce and Brittany, in order to show the changes already observable at the level of the different devices supposed to answer these needs : adaptation of the existing devices (cuma, eta, replacement services) and new devices (employers groups, exchange circles). Observing these new practices confirms at the same time the still undeterminated character of the ongoing changes and the hypothesis of a deep rupture.

Contrairement à d'autres pays, l'exploitation familiale agricole «unité de production où propriété et travail sont intimement liés à la famille», est devenue en France, à la Révolution, la structure de production dominante. Dans les années cinquante, elle adoptera le nouveau «modèle productiviste spécialisé » et réussira, grâce à la surexploitation du travail familial, à moderniser les méthodes de production et à assurer une très forte croissance des rendements. Aujourd'hui, elle est confrontée aux exigences de concentration en réponse à la crise des débouchés. L'auteur analyse les signes de nouvelles adaptations, comme par exemple le développement de modèles alternatifs au modèle productiviste, qui permettraient à l'exploitation familiale de ne pas disparaître du paysage agricole français.

La transition vers l'économie de marché exige que les acteurs sociaux s'adaptent au nouveau mode de régulation économique et social. Partant de l'hypothèse que les capacités d'apprentissage ne sont pas identiques selon les individus et que des déterminants socio-culturels et des effets de lieu peuvent intervenir dans le processus de différenciation, les auteurs ont réalisé des enquêtes auprès d'un échantillon de 367 personnes travaillant dans des coopératives de production agricole et des fermes d'État, en Pologne, en Hongrie et en République tchèque. Ce travail de terrain leur a permis, d'une part, d'appréhender les modèles idéels dont ces travailleurs étaient porteurs, d'autre part, de caractériser les nouvelles formes sociales de production et leurs modes de fonctionnement.

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