La jeunesse taïwanaise est souvent pointée du doigt par les générations actuellement au pouvoir et stigmatisée pour son inconsistance, son manque de ténacité face à la pression et son « incurie politique ». Pourtant, cette nouvelle génération a été au cœur de tous les grands mouvements sociaux des années 2010, notamment sur les questions environnementales. Cet article souhaite montrer en quoi ces dernières constituent l’un des espaces actuels de politisation de la plus jeune des générations de citoyens taïwanais. Trois aspects de cette mise en contact avec le politique seront étudiés. Tout d’abord, le retour en force des questions environnementales participe à la création d’un sentiment plus général de crise et d’urgence au sein d’une jeunesse saisie par l’impression grandissante de la faillite du modèle de développement économique mis en place par les générations précédentes. Ensuite, les protestations générées par ce sentiment de crise ont contribué à faire sauter certains verrous psychologiques au sein de la jeunesse taïwanaise en produisant une transformation radicale du rapport à la contestation dans une société encore très conservatrice. Enfin, ces sujets de préoccupation constituent des voies dérivées de matérialisation d’un espace politique commun renforçant l’identification à une communauté de destin liée au territoire de Taïwan et à sa survie.
Depuis l’élection de Ma Ying-jeou et le retour du Kuomintang aux commandes de l’État taïwanais en 2008, les relations entre les deux rives du détroit de Formose ont connu une certaine stabilisation. La cascade d’accords signés et la libéralisation rapide des échanges conduisent certains à penser que les relations Chine-Taïwan sont désormais sur les rails d’une « unification pacifique » inexorable. Mais c’est oublier que, derrière cette apparente détente, toutes les dynamiques au cœur des tensions sont toujours à l’œuvre. Contrairement à ce que prétend Ma, sa présidence n’est caractérisée ni par la préservation du statu quo , ni par un apaisement, et encore moins par un effacement de la menace chinoise. En revanche, elle a abouti à un affaiblissement de la position de Taïwan, alors même que l’identification à un État-nation taïwanais et le rejet de l’unification se renforcent.
1. The KMT thus continued with two themes that had been put forward in the preceding campaign, but which had then been abandoned in favour of a cultural and educational policy that sought to "re-sinicise" Taiwan. 2. The "Ten Year Political Platform" (shinian zhenggang 綱) drawn up by the DPP for the elections reflects this position, while stating that China is just one part of the world. For the section on "trade between the two shores" (liang an jingmao 兩 經 貿), see: http://10.iing.tw/ 2011/08/blog-post_21.html (in Mandarin; consulted on 7 May 2012). 3. The third candidate in the presidential election, Soong Chu-yu, received only 2.77 percent of the vote, and his party, the Qinmindang (親 黨), three of the 113 seats in the Legislative Yuan. The Kuomintang got 64 seats and the "green" side 43, of which 40 went to the DPP and three to the Alliance for the Union of Taiwan. Given the weakness of these results and the fact that the legislative elections were largely overshadowed by the presidential contest, this article will deal essentially with the campaigns of Ma Ying-jeou and Tsai Ing-wen. 4. In Taiwan the legal voting age is 20. China p erspe ctiv es Articles A New Generation of Taiwanese at the Ballot Box Young voters and the presidential election of January 2012
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