La ville, une oeuvre ouverte ?Un mode d'appropriation des gender studies par les sciences de l'information et de la communication : la sémiotique du genre Référence électronique Virginie Julliard, « Un mode d'appropriation des gender studies par les sciences de l'information et de la communication : la sémiotique du genre », Questions de communication [En ligne], 25 | 2014, mis en ligne le 01 juillet 2016, consulté le 19 avril 2019. URL : http://journals.openedition.org/ questionsdecommunication/9028 ; DOI : 10.4000/questionsdecommunication.9028Tous droits réservés échanges V. Julliard D ans sa contribution, Éric Maigret (2013) revient sur ce que les cultural studies font aux savoirs disciplinaires français 1 . L'auteur y défend la thèse selon laquelle les réceptions des cultural studies par les disciplines offrent l'occasion d'« interroger le sens des recompositions à l'oeuvre dans l'ensemble des sciences humaines, en posant des questions fondamentales comme celles de leur épistémologie, de leur statut social et politique » (ibid. : 146). Après avoir évacué les reproches habituellement adressés aux cultural studies -un empirisme prudent qui conduirait au tout relativisme, l'absence de méthodologies positivistes, un manque d'engagement politique, ou au contraire un trop grand engagement -, l'auteur formule une proposition ambitieuse aux accents de programme : l'essaimage des cultural studies serait moins le fait d'un éparpillement que du succès d'un paradigme qui aurait vocation à uniier les sciences humaines et sociales (shs). Cette proposition n'est pas sans faire écho à celle formulée par Marlène Coulomb-Gully (2014) 2 pour qui les études de genre, après le marxisme et le structuralisme, pourraient constituer le nouveau socle d'une (ré-)uniication des shs. Dans le sillage de la contribution d'Éric Maigret, l'article ressert la focale et s'intéresse à ce que les gender studies font aux sciences de l'information et de la communication (sic) françaises et, plus spéciiquement, à l'une des démarches qu'elles accueillent : la sémiotique 3 . Marie-Joseph Bertini (2007) soutient que l'étude du genre telle qu'elle se pratique en sic constitue un mode d'intégration singulier des cultural studies. Ce point est en partie corroboré par Françoise Albertini et Nicolas Pélissier (2009) qui voient dans les recherches sur l'identité ou les minorités des objets communs aux sic et aux cultural studies, témoignant de la convergence des paradigmes des unes et des autres. De fait, les cultural studies tout comme les études de genre connaissent un essor particulier en sic depuis le tournant des années 90 et 2000 qui ont vu naître les débats sur le pacte civil de solidarité (pacs) et la parité (Bourcier et al., 2007 ;Julliard, 2009). Au-delà de ces thématiques, les recherches se sont multipliées depuis plus de dix ans, attestant de la fécondité du genre comme objet de recherche et comme perspective en sic 4 . Ainsi, après les travaux pionniers de Michèle Mattelart (1970, 1986 sur les femmes dans les industries culturelles et les média...