Il est aujourd’hui possible de reconstruire avec des probabilités élevés certains récits antérieurs aux premières sorties d’Afrique. L’intérêt de ces reconstructions pour la linguistique historique a été peu interrogé. Pourtant, l’énonciation de tels mythes implique l’usage de certains traits grammaticaux, dont je montrerai que la diffusion correspond à celle des récits reconstruits et peut être expliqué de manière identique. Il devient alors possible d’élargir les approches traditionnelles en linguistique et en mythologie, et d’en proposer la synthèse sous forme d’une mytholinguistique, ce qui permettra de renforcer et de préciser la reconstruction des univers mentaux des premiers Homo sapiens.