À juste titre, le congrès de Westphalie, point de départ de notre réflexion sur les langues et la culture de la diplomatie, a été qualifié d’« archétype » des congrès internationaux. Force est de constater que, par leur caractère polyglotte, les négociateurs de la paix de 1648 incarnent le microcosme du monde diplomatique moderne. Les langues de la diplomatie sont le reflet de la culture de leur époque ; l’humanisme est leur apanage. Derrière le latin, principale langue des négociateurs au congrès, le français s’établit comme langue des diplomates, mais il doit encore partager le palmarès avec d’autres langues vernaculaires, surtout l’italien mais aussi l’allemand, l’espagnol et le néerlandais. L’essor du français, qui s’accentue lors des congrès suivants, s’explique par la suprématie culturelle et, d’une certaine manière, politique de la France en Europe, mais surtout par le rayonnement de sa civilisation.