De réformes en réformes de la formation continue : le tropisme de l’individualisation

Abstract

Après avoir rappelé les grands moments marquants du dispositif de formation continue des adultes en France, nous chercherons à identifier ce qu’apporte la nouvelle organisation prévue par la loi du 5 septembre 2018, et ce au regard de la problématique de l’individualisation et de la coresponsabilité qui semblent l’une et l’autre marquer l’histoire récente de la formation continue. Partant de là, en guise de perspectives, nous nous interrogerons sur la capacité à s’orienter et à se former tout au long de la vie.

Paul Ricoeur et Axel Honneth : deux recours fondateurs pour l’éducation et la formation des adultes

“…Ces termes ont déjà fait l'objet de nombreuses analyses, par exemple à travers « l'injonction croissante à l'autonomie », dans le champ de la formation des adultes (Eneau, 2016(Eneau, , 2019, laissant supposer que chacun doit être aujourd'hui en capacité de se former lui-même, tout au long de sa vie, pour rester employable. De même, les différentes « innovations » réglementaires ont introduit progressivement, dans les dispositifs de formation, une part de plus en plus importante de « coresponsabilité » de l'individu sur sa propre formation 3 (Pinte, 2019).…”

“…Avec l'introduction de cette coresponsabilité, dans les années 1990 en France, par la formalisation du Droit Individuel à la Formation (DIF) puis du Compte Personnel de Formation (CPF), au milieu des années 2010, l'individualisation des parcours et des dispositifs a même « institutionnalisé », via la réglementation, ce déplacement de la responsabilité(Pinte, 2019).…”