Des représentations de la jeunesse

Qualité de l’emploi et défi de l’articulation travail-études chez les jeunes étudiants québécois : une question de précarité ?

“…), des secteurs où travaillent fréquemment les jeunes, le renouveau syndical, bien qu'en progression (Noiseux, 2012), n'est pas si avancé. Cette lenteur s'expliquerait notamment par les aspirations différenciées des anciens syndicalistes et des plus jeunes (Johnston, 2000;Gauthier, 2010). Dans ce contexte, il semble difficile pour les jeunes d'affirmer leurs droits au travail et d'obtenir des gains en matière de qualité de travail et d'emploi.…”

Entretenir les possibles

“…Même si c'est de manière indirecte puisqu'elle est appréhendée dans les lunettes des différents professionnels qui l'accompagnent, cette étude s'intéresse donc aussi à la jeunesse, cette étape charnière dans les âges de la vie qui signifie son lot de changements identitaires et d'incertitudes quant à son devenir (Gauthier, 2010 ;Van de Velde, 2015). Notons d'abord, avec Rechtmann (2006) le rôle important que peuvent jouer les représentations sociales qui entourent ces catégories d'âge sur le traitement et le devenir de ces êtres :…”

“…Dans cette perspective, l'adolescence reste cantonnée à une définition individuelle et biologique, à une expérience intérieure vécue singulièrement, une période d'anormalité psychique et sociale débutant dès l'entrée dans la puberté. Si des critiques et des nuances ont depuis été émises à l'égard de la conception de l'adolescence comme crise dans le champ de la psychologie (Arnett, 2004 ;da Conceição Taborda-Simões, 2005), sociologiquement cette appréhension s'avère insatisfaisante tant elle fait abstraction des épreuves induites structurellement (Dubet, 2010 ;Fize, 1998 ;Gauthier, 2010) que traversent les jeunes pour répondre aux injonctions d'autonomie et de responsabilité, valeurs cardinales dans nos sociétés contemporaines orientant leur devenir adulte (Gaudet, 2005 ;Goyette et al, 2011). D'ailleurs, avec son rattachement sémantique aux études psychologiques, la notion d'adolescence porte une accentuation certaine sur les étapes de développement de cette phase de la vie (Duvanel Aouida, 2014).…”

“…Dès lors, même si elles sont des notions proches, car elles renvoient toutes deux à la période située entre l'enfance et l'âge adulte, à la construction de soi par la distanciation des instances de socialisation familiales et scolaires (Le Garrec, 2002), au gain d'autonomie et à la responsabilisation (Gaudet, 2005), la jeunesse se différencie de l'adolescence, car elle se rapporte à l'instabilité de l'entrée dans la vie professionnelle liée aux transformations socioéconomiques des sociétés contemporaines (Bélisle et al, 2011 ;Cicchelli, 2003 ;Ellefsen et al, 2001 ;Galland, 2011 ;Gauthier, 2010 ;Rioux, 1969).…”

“…Olivier Galland (2011) démontre comment la catégorie « jeunesse » naît après l'apparition des premiers dysfonctionnements socioéconomiques notamment autour de la difficulté des jeunes à accéder au marché de l'emploi. Bien qu'à nuancer quelque peu selon les spécificités des contextes 7 (Bonvin et al, 2013;Ellefsen et al, 2001;Gauthier, 2010;Hamel, 2015;Mercure et Vultur, 2010;Vultur, 2010), il demeure que le modèle proposé par Galland s'avère pertinent pour comprendre l'émergence sociologique de la jeunesse. Effectivement, dans nos sociétés occidentales, la synchronicité entre le début de vie en couple et l'accès au premier travail qui prévalait dans les années 50 aurait laissé place à un nouveau modèle à compter des années 80 au Québec (Gauthier, 2010;Tremblay et Van Schendel, 1982) et des années 90 en Suisse (B.…”