Les Sphingidae, probables pollinisateurs des baobabs malgaches

Abstract

Des comparaisons phénologiques et morphologiques des fleurs des six espèces de baobabs, Adansonia spp., endémiques de Madagascar et une étude des insectes visiteurs de ces fleurs ont été menées in situ afin d'identifier les pollinisateurs possibles de ces arbres. Les baobabs malgaches sont regroupés en deux sections en fonction de la longueur de l'androcée (tube pollinique plus filet des étamines)e: les Longitubae, A. za, A. rubrostipa, A. madagascariensis et A. perrieri, dont l'androcée varie de 110 à 277 mm de long, et les Brevitubae, A. grandidieri, A. suarezensis, ayant des androcées beaucoup plus courtes (de 45 à 79 mm de long). Les baobabs des deux sections ont des pollens de type zoophile e: grande taille, paroi externe verruqueuse et revêtue d'une substance collante. Une corrélation entre la longueur des trompes des Sphingidae butinant les fleurs des baobabs et la taille de l'androcée apparaît comme un critère déterminant pour qu'une espèce visiteuse des fleurs puisse avoir une fonction de pollinisateur. Quatre espèces de Sphingidae, Agrius convolvuli, Coelonia solani, Xanthopan morgani et C. fulvinotata, ont une trompe de longueur supérieure à 110 mm qui leur permettrait d'assurer la pollinisation des Longitubaee; mais seules les deux premières espèces ont été observées sur les fleurs. Chez les Brevitubae, les Sphingidae ayant une trompe comprise entre 45 et 70 mm, comme Nephele comma, observé sur A. grandidieri, auraient la possibilité de féconder les fleurs. Cela est confirmé par la présence de grains de pollen de baobab sur le corps de certains Sphingidae capturés sur les fleurs. Les Longitubae pourraient être des espèces à pollinisation strictement sphingophile, tandis que les Brevitubae ont des fleurs dont la morphologie montrerait une adaptation à la pollinisation par les chauves-souris mais aussi par certains Sphingidae. (Résumé d'auteur)

Chemical characterization of floral scents in the six endemic baobab species (Adansonia sp.) of Madagascar

“…These structures have been found in the scent of plants pollinated by night moths, particularly Sphingidae (Kaiser, 1993;Knudsen and Tollsten, 1993;Levin et al, 2001). Our results support the observations of Baum (1995aBaum ( , 1995b and Ryckewaert et al (2011) that Longitubae are primarily pollinated by hawk moths, in particular by Agrius convolvuli, Coelonia solani and Xanthopan morganii praedicta.…”

“…Moreover, the flowering season of these species is partially synchronous (between January and February for A. za and A. rubrostipa and January and March for A. rubrostipa and A. madagascariensis) (Baum, 1995a(Baum, , 1995bRyckwaert et al, 2011;Leong Pock Tsy et al, 2013). The present work shows that these species emit a similar floral fragrance which attracts the same pollinators including Agrius convolvuli and Coelonia solani (Ryckewaert et al, 2011). Introgression has not been reported in Brevitubae, probably because the sites occupied by the two species in this section are separated from each other by a distance of several hundred kilometres (Fig.…”

“…Longitubae flower during the hot, wet season (November to April) while Brevitubae flower during the cool, dry season (June to August). Brevitubae flowers open at dusk whereas Longitubae flowers open later, almost at nightfall (Baum, 1995b;Ryckewaert et al, 2011). Baobab flowers are only active one night during which large quantities of nectar are secreted along with a strong floral scent (Andriafidison et al, 2006;Baum, 1995a,b;Jaeger, 1950).…”

“…The main pollinators of Longitubae are Sphingidae. In Brevitubae, Sphingidae but also nocturnal mammals (lemurs and bats) and bees visit the flowers (Baum, 1995a,b;Andriafidison et al, 2006. Ryckewaert et al, 2011.…”

Measuring proboscis length in Lepidoptera: a review

“…Furthermore, 24.1% of the authors used callipers, rulers and millimetre scales, while these devices can measure only straight objects. Unless mounted on a slide, proboscis is not straight even if uncoiled, since it has a tendency to remain curved, resulting in an underestimate (see, e.g., Photo 3 of Ryckewaert et al (2011)).…”