Performance corporelle : De l'art à la mort.

Abstract

L’auteur propose une mise en parallèle des performances corporelles dans le domaine de l’art contemporain et de la psychopathologie adolescente. La manipulation autodestructrice du corps peut se lire comme une triple transgression, du social, du religieux et de l’auto-conservatif. Les recours au corps que sont les scarifications ou les troubles des conduites alimentaires infligent au corps propre souffrance et endurance aux limites de l’auto-conservatif dans une visée paradoxale d’une quête de retrouver le sentiment d’une continuité narcissique au risque de se passer des objets internes et externes, dans une lignée autarcique désobjectalisante. Au-delà des blessures individuelles, ces performances peuvent aussi s’appréhender comme des conduits anti-sociales, paradoxales en ce qu’elles mobilisent des contre attitudes susceptibles d’entraîner une refonte identitaire dans une société en panne de liaison psychique dans la régulation collective du traitement de la perte et de la destructivité.