Une dizaine de vaccins sont maintenant utilisés depuis plusieurs décennies en routine dans les pays déve-loppés. Leur principal impact a été de réduire considérablement la mortalité et la morbidité dues aux maladies infectieuses qu'ils ciblent. Des millions de vies humaines ont ainsi été sauvées. La variole a été éradiquée, la poliomyélite est en cours d'éradication, la diphtérie est contrôlée dans de nombreux pays mais la coqueluche est toujours endémique, malgré un vaccin très efficace. Pourquoi ? La coqueluche est l'exemple d'une maladie infectieuse bactérienne pour laquelle l'immunité de la population a changé après l'introduction de la vaccination généralisée pour les nourrissons et les jeunes enfants. Il y a eu passage d'une immunité attribuable seulement à l'infection avec rappels naturels tout au long de la vie à une immunité attribuable pendant plusieurs décennies à un certain type de vaccin. Ces différents types d'immunité ont des conséquences importantes sur la protection vis-à-vis de l'infection, les caractéristiques cliniques de la maladie, et sa transmission. Dans les populations vaccinées, une transmission des adultes-adolescents vers les nouveau-nés est observée alors qu'une transmission d'enfants à enfants est observée dans les populations non vaccinées. Ce changement est principalement dû à l'immunité post-vaccinale qui diminue (tout comme l'immunité post-infectieuse) au cours du temps, et à une absence de rappel naturel ou vaccinal chez les adolescents et chez les adultes anciennement vaccinés ou infectés. Pour cette raison, et grâce à la mise au point de nouveaux vaccins anti-coquelucheux sous-unitaires mieux tolérés, des rappels vaccinaux ont été récemment introduits pour l'adolescent et l'adulte. L'utilisation de la vaccination pour protéger l'homme des maladies infectieuses a déjà une longue histoire mais ce n'est qu'au XX e siècle qu'elle a été utilisée en routine. Les vaccins utilisés depuis plusieurs décennies ciblent la variole, le tétanos, la diphtérie, la poliomyélite, la coqueluche, la tuberculose, la fièvre jaune, la rougeole, les oreillons et la rubéole. Plus récemment, d'autres vaccins ont été développés et peuvent maintenant être utilisés en routine : c'est le cas des vaccins contre la méningite à Haemophilus influenzae b, les hépatites A et B, les gastroentérites à rotavirus, les infections à pneumocoques et à méningocoques, la varicelle. Depuis l'introduction de ces vaccins, la mortalité et la morbidité dues à ces maladies ont considérablement diminué. Cependant, seule la variole a été éradiquée, certaines maladies sont > Plusieurs vaccins ont maintenant été utilisés en routine depuis plus de cinquante ans dans certains pays. Leur impact a été de considérable-ment diminuer la morbidité et la mortalité liées à la maladie infectieuse qu'ils ciblent. Cependant, à long terme toutes ces maladies n'ont pas été éradiquées ni contrôlées. Cette variabilité est la conséquence de différents paramètres spé-cifiques à chaque maladie. Dans le cas de la coqueluche, le vaccin contenant des ba...