Sept recettes alchimiques. La fabrication artificielle de l’or et de l’argent au XIIIe siècle

Abstract

Les sept recettes présentées ici sont tirées de l'Ars alchimie, un recueil de recettes visant à fabriquer artificiellement des matériaux composés appelés « matière de Soleil» et « matière de Lune », expressions qui désignent sans doute respectivement l'or et l'argent. Compilées au cours du 13e siècle, ces recettes sont parmi les plus anciennes du genre dans la littérature latine. Dans les manuscrits, le recueil est attribué au traducteur et astrologue Michel Scot (dernier quart 12e s. -1235). Dans le prologue au recueil, celui-ci s'exprime à la première personne du singulier et prétend avoir tiré les recettes d'un enseignement reçu auprès de personnages originaires de tout le pourtour méditerranéen1. Toutefois, les recettes ellesmêmes ne semblent pas provenir d'une traduction: le lexique ne présente aucune trace de translittération directe, au contraire de celui d' autres recueils de recettes contenus dans des manuscrits contemporains comme la Mappae clavicula-et le Liber sacerdotumï, 1 Sur cette question, voir Robert Halleux, «La réception de l'alchimie arabe en Occident», dans Histoire des Sciences arabes, III, éd. Roshdi Rashed, Paris 1997, 142-54. Voir également mon article « L'Ars alchimie de Michel Scot et l'expérience de l'alchimie. Apprentissage, maîtrise et transmission des savoirs liés à la fabrication artificielle de l'or et de l'argent au début du l3e siècle dans le monde latin », à paraître dans Micrologus.2 Édition du texte latin d'après le ms Philipps-Corning : Thomas Phillipps,