L’Égypte, qui a abrité sur son sol des étrangers à titres divers durant toute son histoire, connaît pendant la période lagide une coexistence entre Grecs – de toutes provenances – et Égyptiens marquée par plusieurs phénomènes : mariages mixtes, carrières des Égyptiens dans l’administration ptolémaïque, collaboration de plus en plus marquée entre les souverains et le Haut clergé de Memphis. La domination romaine produit au contraire une sorte de barrage entre les dominateurs et la population locale, dont l’élite se fragilise dramatiquement. Et pourtant, dans le rite funéraire de la momification, cette élite si éloignée des Romains utilise des instruments iconographiques proprement romains pour se représenter dans les « portraits du Fayoum ». La présente étude tente de comprendre jusqu’à quel point ce comportement pouvait impliquer une adhésion à la culture romaine, et si l’on peut conclure au maintien d’une identité ethnique égyptienne tout au long de la période gréco-romaine.