La note allographe infrapaginale est un élément stratégique de l’appareil péritextuel et un seuil où le traducteur et/ou l’éditeur font entendre leur voix. Cet article s’intéresse aux notes de bas de page ajoutées par le traducteur dans le Mercurio britannico, version italienne du périodique Mercure britannique, publié à Londres de 1798 à 1800, qui joua un rôle remarquable dans la circulation des idées contre-révolutionnaires. Nous nous demandons quelles sont les fonctions assumées par la voix du traducteur et si ses notes infrapaginales seraient un indice révélateur de sa volonté d’« agir politique ». Pour répondre à ce questionnement, nous nous penchons d’abord sur le projet éditorial et les enjeux politiques du Mercurio britannico. Nous présentons ensuite une typologie de quatre fonctions remplies par les notes de bas de page en nous appuyant sur de nombreux exemples. L’accent est mis sur les multiples fonctions de cet espace liminaire et, plus généralement, sur les dynamiques qui se tissent entre traduction et circulation des idées politiques. Enfin, dans la conclusion, nous revenons sur les résultats de notre analyse et des pistes de réflexion sont proposées.