Tous droits réservés © Département des relations industrielles de l 'Université Laval, 1983 Ce document est protégé par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des services d'Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d'utilisation que vous pouvez consulter en ligne.https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/ Cet article est diffusé et préservé par Érudit.Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l'Université de Montréal, l'Université Laval et l'Université du Québec à Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. Le présent article traite des conséquences des changements imprévus du rendement et de l'indice des prix à la consommation, de même que d'autres variables sociologiques et économiques, sur les grèves sauvages ou en cours de convention qui ont eu lieu dans l'industrie du cuivre en Colombie Britannique pendant la période 1967 à 1979. On y expose une théorie des grèves sauvages qui soutient que les travailleurs s'engagent dans de telles grèves avec l'idée de fonder leur décision ou celle de leurs dirigeants, de les déclencher spontanément ou non selon ce qu'elles peuvent rapporter ou coûter. Il s'agit au fond de courir un risque calculé. L'étude a porté sur un échantillon de 38 conventions collectives pendant la durée desquelles il y eut onze grèves. On y analyse la décision de recourir ou non à la grève dans chacune d'entre elles ainsi que la durée de la grève là où elles se sont produites.La théorie mise de l'avant estime que les travailleurs doivent être suffisamment frustrés ou sous la menace du syndicat pour prendre l'initiative d'un débrayage pendant la durée d'une convention collective. Elle considère aussi que les frustrations s'accumulent d'une façon concomitante et se résorbent avec le temps parce que « le temps cicatrise toutes les blessures ». Les grèves se produisent par réaction à ce qui peut se produire dans la nature même du travail ou encore dans les différences entre ce qu'on obtient et les avantages qu'on escomptait au moment de la négociation de la convention. Les deux éléments principaux qui pèsent sur l'intensité de la frustration sont le prix auquel est vendu le cuivre et l'indice des prix à la consommation. Le prix du cuivre, pour sa part, a une influence sur le taux de rendement de l'entreprise.Comme elle se rattache au rendement et à l'indice des prix à la consommation, la théorie en est une d'équité. Les conséquences salariales de la négociation de la convention sont indéterminées dans le contexte d'un monopole bilatéral. Le règlement auquel on en arrive reflète, entre autres choses, la force relative et l'habileté de négociation du syndicat et de l'employeur ainsi que leurs propres prévisions par rapport aux changements futurs du taux de profit et de l'indice des prix. Les déviations imprévues dans le taux de rendement et l'indice des prix ont généralement une influence sur le degré de frustration des salariés dans le sens que les conditions établies dans la convention c...