> En interagissant spécifiquement avec des protéines, les phosphoinositides organisent de manière spatio-temporelle la formation de complexes protéiques impliqués dans le contrôle de la signalisation intracellulaire, du trafic vésiculaire ou de l'assemblage du cytosquelette. Un ensemble de kinases et de phosphatases spécifiques assure la production, la dégradation et l'interconversion des phosphoinositides, ce qui permet d'atteindre un haut niveau de précision dans la régulation de la dynamique cellulaire coordonnée par ces lipides. L'implication directe de ces enzymes dans des maladies génétiques, des cancers ou des pathologies infectieuses, ainsi que l'arrivée récente d'inhibiteurs ciblant certaines phosphoinositides kinases en clinique, soulignent l'importance de ces lipides et de leur métabolisme dans le domaine biomédical. < phosphorylation du noyau inositol ( Figure 1B . Sous l'effet de divers stimulus (hormones, facteurs de croissance, molécules adhésives, chimio-attractants, stress, etc.), la relocalisation et la régulation des PI-kinases et -phosphatases permettent de générer de façon rapide et plus ou moins transitoire des territoires membranaires enrichis ou appauvris en certains PI. Ces PI peuvent ainsi orienter et coordonner le recrutement de certaines protéines au niveau des membranes cellulaires où ils sont produits, pour réguler la dynamique cellulaire. Ces dernières années, l'utilisation des domaines protéiques d'interaction avec les PI pour localiser ces lipides par des approches de biologie cellulaire a suscité beaucoup d'intérêt. Il a ainsi été montré que si le PtdIns(4,5)P 2 et le PtdIns(3,4,5)P 3 sont majoritairement localisés dans la membrane plasmique [1,2] Les phosphoinositides (PI), appelés parfois lipides à inositol, sont des glycérophospholipides qui repré-sentent environ 10 à 15 % des phospholipides membranaires. Les deux acides gras qui les constituent majoritairement sont l'acide stéarique (C18:0) 1 en position 1 et l'acide arachidonique (C20:4) en position 2, mais d'autres espèces moléculaires minoritaires coexistent dans la plupart des cellules. Ces acides gras sont fixés sur le squelette glycérol, lui-même relié au noyau inositol par une liaison phosphodiester ( Figure 1A). Malgré la présence de 5 groupements hydroxyle libres sur le noyau inositol, seules les positions 3, 4 et 5 ont été retrouvées phosphorylées par des kinases spécifiques. Des problèmes d'encombrement stérique empêchent vraisemblablement l'accès des positions 1 et 6 aux kinases. Ainsi, en plus du phosphatidylinositol (PtdIns) qui représente 80 % du total des PI, 7 autres PI ont été identifiés, correspondant aux diverses combinaisons de 1 D'après la nomenclature, C18:0 signifie que l'acide gras possède 18 atomes de carbone et ne présente pas d'insaturation.