Reçu le 5 octobre 2017 -Accepté le 7 novembre 2017Résumé -Au cours de l'histoire évolutive des plantes à fleurs, l'apparition des nectaires floraux a permis de substituer le pollen par du nectar pour attirer les animaux pollinisateurs, permettant de diminuer les coûts de la pollinisation animale liés à la consommation du pollen. Dans les productions de semence hybride des cultures entomophiles, connaître le niveau de sécrétion nectarifère des lignées en présence, mâle fertile (MF) et mâle stérile (MS), est important si l'on souhaite maximiser les transferts de pollen entre les deux. Dans cet article, nous faisons tout d'abord une revue des méthodes qui existent pour mesurer la sécrétion nectarifère, puis retenons celle qui mesure un taux de sécrétion brut, qui permet d'exprimer une vitesse de sécrétion, pour l'utiliser sur deux lignées de colza d'hiver (Brassica napus L.), la variété hybride F1 Exocet MF et son parent MS. Nous montrons que la sécrétion nectarifère du colza est constante sur un intervalle de temps de 6-8 heures durant les heures du jour, que cette sécrétion admet une température optimale se situant entre 20°C et 30°C, et qu'elle est autour de deux fois moindre chez le parent MS par rapport à la lignée F1. Ces résultats permettent de proposer une méthode de mesure rigoureuse pour comparer la sécrétion nectarifère entre lignées ou variétés. Nous concluons sur les principales autres variables dont il faudrait tenir compte pour notamment pouvoir estimer la quantité totale de nectar sécrétée par une surface donnée de culture.Mots clés : méthode / sécrétion nectarifère / colza / semence hybride / température Abstract -Measuring nectar secretion: the example of an F1 hybrid and its male sterile parent in winter oilseed rape (Brassica napus L.). During the evolutionary history of flowering plants, the appearance of floral nectaries allowed the replacement of pollen by nectar to attract pollinators, allowing lower costs involved in animal pollination by reducing the consumption of pollen. In the hybrid seed productions of entomophilous crops, knowing the levels of nectar secretion of the different lines, the male fertile (MF) and the male sterile (MS) ones, is important to maximize pollen transfers between them. In this study, we start with a review of current methods used to measure nectar secretion, and choose the one that provides a gross secretion rate in order to use it on two winter oilseed rape (Brassica napus L.) lines, the hybrid F1 'Exocet' and its MS parent. We show that oilseed rape has a gross nectar secretion rate that is constant over a period of 6-8 hours during daylight hours, that it has a thermal optimum included between 20°C and 30°C, and that the parental MS line secretes about half as much as the hybrid F1 one. These results enable us to propose a rigorous method to compare nectar secretions between lines and varieties. We conclude with the main other variables that should be taken into account to estimate the total amount of nectar produced by a given area of crop.