Le développement d’une posture d’enseignant-praticien réflexif repose sur la collecte et le traitement de différentes traces de l’activité professionnelle. La nature des traces collectées, leur rôle dans la formation, leur utilisation et leur gestion diffèrent selon les contenus et les dispositifs de formation. Par l’utilisation d’une plateforme électronique d’apprentissage (e-portfolio), le master en pédagogie instrumentale et vocale vise à développer la posture de praticien réflexif des futurs enseignants d’instruments ou de chant. Cette plateforme permet le dépôt, la gestion et le partage de différents types de traces de l’activité. La présente recherche vise à capter la nature des traces collectées ainsi que leur utilisation pour la rédaction d’un bilan de compétences. Il ressort d’entretiens menés avec les étudiants que les e-portfolios contiennent essentiellement des traces élaborées de l’activité et que ces traces sont peu ou pas utilisées lors de la rédaction du bilan de fin de cursus. Les étudiants mentionnent plutôt l’utilisation de traces immatérielles de type souvenirs, récoltées durant leur pratique en enseignement dans et hors formation. À partir de ces constats, nous sommes amenés à nous questionner sur la compréhension du rôle de la trace par les étudiants et l’orientation de leur apprentissage vers le produit plutôt que vers le processus.
The development of a reflexive teacher-practitioner position is based on gathering and processing various artifacts of professional activity. The nature of the artifacts collected, their role in training, their use and their management differ according to the content and the training provisions. By using a digital learning platform (eportfolio), the Haute école de musique Vaud Valais Fribourg’s master’s program in instrumental and vocal pedagogy intends to develop the reflexive practitioner position of future teachers in this field. Different types of artifacts of the activity can be deposited, managed, and shared on this platform. The aim of this research is to define the nature of the artifacts gathered and use them to write a skills report. It highlights the interviews conducted with students and the fact that eportfolios essentially contain artifacts developed from the activity and that these artifacts are hardly or not used in the end-of-course report. Rather, students mention the use of intangible artifacts such as memories, collected during their teaching practice both in and out of training. Based on these observations, we are led to question students’ understanding of the role of artifacts and the orientation of their learning towards the product rather than the process.