Cet article, issu d’un travail de doctorat, offre une réflexion sur le plurilinguisme dans les cadres scolaires français et algérien ainsi que dans les prises en charge orthophoniques. Nous analysons les discours et les réactions des professionnels de l’éducation face aux différentes langues des enfants, tantôt élèves, tantôt patients. Les questions principales soulevées sont celles de la norme, de l’étrangéisation de la langue de l’autre et de la traduction, et ce, dans le but de comprendre les enjeux à la fois linguistiques, éducatifs, sociaux et politiques qui contribuent aux processus d’inclusion ou d’exclusion des enfants immigrés et « non francophones ». Comment des institutions et des acteurs chargés de l’éducation et de « soin du langage » peuvent-elles prôner l’éducation et le soin des élèves « allophones » et réussir leur intégration socio-scolaire lorsque les milieux scolaires et de soins ne prennent en compte ni le parcours, ni le capital migratoire, ni les langues de ces élèves ?