ContexteL’épidémie du virus de l’immunodéficience humaine au Mozambique est un problème grave de santé publique et le Ministère de la Santé a étendu le traitement antirétroviral à tous les districts du pays. Cependant, on constate un nombre élevé d’abandon du traitement encore insuffisamment évalué. L’Organisation Mondiale de la Santé recommande que les tradipraticiens de santé collaborent avec les systèmes nationaux de santé dans les pays en développement, pour combattre cette épidémie, mais il existe peu d’actions dans ce domaine à ce jour.ObjectifÉvaluer la connaissance des tradipraticiens sur l’infection et leur disponibilité à coopérer avec les services de santé dans la Province de Nampula au Mozambique, pour améliorer les résultats du traitement antirétroviral.LieuxCinq centres de santé des districts de la Province de Nampula, au Nord du Mozambique, avec des taux élevés d’incidence du virus d’immunodéficience humaine et d’abandon du traitement.MéthodesUne étude mixte transversale, utilisant des interviews ciblés et des discussions de groupes focaux. Les données quantitatives étaient traitées par fréquence et les données qualitatives par analyse de discours et ethnographie locale.RésultatsNous avons interviewé 79 tradipraticiens de santé. La perte de poids était souvent considérée comme le signal principal de suspicion d’infection par le virus d’immunodéficience humaine et certains tradipraticiens ne pas les signes de la maladie ; la majorité pensait que les antirétroviraux améliorent la qualité de vie des patients, ne prétendait pas traiter l’infection, savait qu’elle n’est pas curable, avait une idée sur le concept de bonne adhésion au traitement et référait les cas compliqués au centre de santé. En ce qui concerne l’alimentation, la moitié considérait exclusivement les céréales comme l’aliment principal ; les fruits étaient importants pour un quart ; l’eau potable est ignorée. La majorité était prête à collaborer avec le système de santé et avait des propositions de coopération pratique : la qualification et la reconnaissance individuelle et la formation intégrée avec les professionnels de santé.ConclusionLes tradipraticiens connaissaient l’infection par le virus d’immunodéficience humaine et les facteurs associés, mais il y a des lacunes. Ils ont signalé qu’ils utilisaient principalement les plantes médicinales, ce qui peut contribuer au traitement des infections opportunistes et la majorité référait déjà des patients au centre de santé ; mais la collaboration nécessite une procédure éducative et une articulation structurée. Les lacunes de connaissance empêchent une coopération efficace dans le combat contre l’épidémie. Le groupe est disponible pour coopérer avec le système de santé pour améliorer les résultats du traitement antirétroviral, mais pour ça il est nécessaire d’informer et former les tradipraticiens dans un processus intégré de collaboration avec les professionnels de santé conventionnels.