Le présent article analyse l'impact de la structure des préférences européennes, en particulier de leurs règles d'origine, sur l'intégration de l'Afrique de l'Ouest dans le commerce mondial. On montre que le commerce de l'Afrique de l'Ouest n'a pas encore connu la mutation structurelle caractéristique des pays ayant su se positionner comme plates-formes d'assemblage dans le secteur manufacturier. Complexes, restrictives et discriminatoires, les règles d'origine (RDO) de l'UE se sont révélées peu favorables à l'intégration des producteurs africains dans les circuits commerciaux mondiaux. Par contre, la réforme des RDO envisagée à l'heure actuelle par la Commission, qui consisterait à remplacer la « liste unique » par un instrument unique, pourrait être un pas en avant à cet égard, tout au moins pourvu que cet instrument ne soit pas imposé à un niveau pénalisant pour les entreprises désireuses de mettre en place des filières de production transfrontières. The present paper analyses how the design of EU preferences, in particular of their rules of origin, impacts the integration of West Africa into world trade. We show that West Africa's trade has not yet undergone the structural change typical of countries having successfully established themselves as manufacturing assembly platforms. Complex, restrictive, and discriminatory, EU rules of origin (RoOs) have so far not proved conducive to the integration of African producers in world trade. However, the reform of the EU's RoOs currently contemplated by the Commission which would consist of replacing the "single list" of RoOs by a unique instrument could be a step forward in this regard, provided the unique instrument is set at a level of restrictiveness that does not hamper the ability of firms to fragment manufacturing processes and set up complex crossborder value chains.