De nos jours, il est très commun d'utiliser le matériel d'une chanson enregistrée dans un nouveau contexte afin de la transformer. Cet article examine certaines des stratégies utilisées par Konflit dramatik (2008) dans la reprise de la chanson « God is an American » de Jean-Pierre Ferland (1970, révisée 2005) : les modifications aux paroles, les changements de tempo et le maniérisme vocal. La reprise change la version originale, qui critiquait l'impérialisme américain et le rôle de la religion dans la société, en une déclaration politique sur l'attaque américaine en Irak en 2003 et le rôle identitaire d'artistes franco-ontariens. Borrowing materials from a recorded song and transforming them within a new context is common nowadays. This article focuses on strategies used by Konflit dramatik for their cover (2008) of Jean-Pierre Ferland's "God is an American" (1970, revised in 2005) through changes in the lyrics, tempo, and vocal quality. The cover transforms the original, which criticized American imperialism and the role of religion in society, to a political statement on the American attack in Iraq in 2003 and the role of Franco-Ontarian artists. Avec l'avancement technologique, la musique devient de plus en plus accessible. Plusieurs artistes s'inspirent donc d'oeuvres devenues plus librement disponibles dans leur processus de création. En effet, il est très commun, dans la musique populaire, d'utiliser du matériel existant dans un nouveau contexte afin d'entrer en dialogue avec une autre chanson. Cet article examine certaines des stratégies utilisées par la formation Konflit dramatik dans la reprise de la chanson « God is an American » de Jean-Pierre Ferland (1970, révisée 2005), qui critiquait l'impérialisme américain, ainsi que le rôle de la religion dans la société québécoise. En reprenant les paroles, les mélodies, les harmonies et les rythmes, Konflit dramatik établit un lien fort avec la version de Ferland, datant de 2005. Dans sa critique du troisième album de Konflit dramatik, Serge Monette conclut que la reprise de la chanson ne démontre pas beaucoup d'originalité : « God is an American » est une chanson de Jean-Pierre Ferland tirée de son fameux disque Jaune, un album qui s'est taillé une bonne place parmi les grands classiques de la chanson québécoise. Konflit nous en propose une bonne version, qui n'innove cependant pas. (MONETTE 2008, 57) Cette évaluation se base sur les éléments préservés de la chanson originale, mais néglige les changements apportés aux paroles et à la structure de