Alors que les sociétés d’aujourd’hui sont exposées à une concurrence forte, par l’importance mise sur l’innovation technologique et humaine dans tous les secteurs économiques, la créativité, une compétence clé du XXIe siècle, est recherchée par les employeurs (De Backer et al., 2012; Lubart et al., 2015; Mnisri et Nagati, 2012; Pantaleo, 2019; Romero, Lille et Patiño, 2017; Upitis, 2014). Les documents institutionnels reconnaissent sa valeur transversale dans le développement de l’élève (MEQ, 2006). Malgré cela, en éducation, définir, enseigner et évaluer cette compétence peut devenir complexe pour les enseignants (Alter et al., 2009; De Backer et al., 2012; Pantaleo, 2019), comme c’est le cas dans le domaine des arts où l’objet créé prend une place déterminante, voire totale, dans l’évaluation des capacités de l’élève, ce dernier n’étant pas toujours le témoin d’un apprentissage (Boyd et Cutcher, 2015; Geist et Hohn, 2009; Rosenfeld, 2014). Il est proposé de porter une attention particulière au processus créatif et à son apport sur les compétences transversales, pour décrire la créativité comme une élaboration de sens en éducation. Cette perspective socioculturelle permet de considérer le processus d’apprentissage de l’élève lorsqu’il crée, plutôt que de tenir uniquement compte de son résultat. L’article se divise en quatre parties : une définition historique de la créativité dans la recherche, une description du concept dans le domaine de l’éducation québécoise, une réflexion conceptuelle sur le processus créatif, puis la définition de la créativité comme processus d’élaboration de sens, pour l’exprimer comme une activité fondamentalement socioculturelle.