L’objectif de cette étude était d’évaluer l’effet du croisement alternatif sur les performances reproductives et la productivité des ovins. Deux races ovines indigènes algériennes ont été utilisées : Ouled Djellal (OD), connue pour ses qualités exceptionnelles de production de viande, et D’man (D), connue pour ses qualités exceptionnelles de reproduction. Au total, 288 brebis (tous génotypes confondus) ont été utilisées, dont 130 brebis OD de race pure constituant le troupeau de base de la première génération (G1), 71 brebis croisées (50 % de sang OD et 50 % de sang D) de la deuxième génération (G2), et 87 brebis croisées (75 % de sang OD et 25 % de sang D) de la troisième génération (G3). L’effet bélier a été utilisé pour synchroniser les chaleurs en lutte naturelle en lot. Nos résultats montrent une amélioration de la fécondité (fertilité × prolificité) des brebis des première, deuxième et troisième générations par rapport à la valeur standard (95 %) des brebis de race pure OD (G1 : 97,69 ± 66,43 % ; G2 : 122,54 ± 53,98 % ; G3 : 114,94 ± 58,13 %). Il y a également eu une amélioration de la productivité numérique et pondérale au sevrage (90 jours) par rapport aux valeurs précédemment rapportées pour les brebis OD élevées en Algérie. Pour la productivité numérique, les valeurs étaient de 83,85 ± 62,01 % à G1, 121,13 ± 53,23 % à G2, et 100 ± 54,98 % à G3 (contre 73 % rapportés dans la littérature) ; pour la productivité pondérale, les valeurs étaient de 15,29 ± 9,41 kg à G1, 24,56 ± 9,01 kg à G2, et 17,15 ± 7,67 kg à G3 (contre 10,55 kg rapportés dans la littérature). En conclusion, la race D, qui présente un potentiel reproductif exceptionnel, pourrait être utilisée en croisement pour augmenter la productivité des systèmes d’élevage ovin fonctionnant dans les conditions locales dans les zones favorables à la production de viande. Elle pourrait également être utilisée pour créer une race synthétique en la croisant alternativement avec la race ovine locale OD.