La problématique de la contribution des agriculteurs aux charges financières de la vulgarisation agricole reste d’actualité dans les pays de l’Afrique subsaharienne marquée par la prédominance de petits exploitants agricoles vivant dans un contexte de pauvreté, d’insécurité alimentaire et d’un faible taux d’alphabétisation. La présente étude vise à analyser le consentement à payer (CAP) des agriculteurs pour suivre des vidéos de formation agricole. Cette étude a été conduite auprès de 173 agriculteurs dans 6 villages des communes de Dangbo et Adjohoun (Bénin). La Méthode d’Evaluation Contingente (MEC) a été utilisée pour recueillir le CAP des agriculteurs. L’analyse des données a été faite avec des statistiques descriptives et le modèle Tobit censuré. Les agriculteurs enquêtés sont prêts à payer en moyenne 250 F CFA (0.4 $ US) pour suivre une vidéo. Les résultats révèlent aussi que le genre, le niveau d’instruction, la fréquence des visites du conseiller agricole, l’accès au crédit agricole et le nombre d’années de pratique agricole affectent positivement le consentement à payer des agriculteurs. Aussi, le CAP des agriculteurs varie d’un village à un autre. Ces résultats donnent de l’espoir sur une possibilité de contribution des agriculteurs au financement des services de vulgarisation agricole ; ce qui favoriserait l’émergence de services privés de vulgarisation agricole pour le renforcement des systèmes d’innovation agricole. Les résultats obtenus sont conformes à plusieurs travaux scientifiques antérieurs qui ont montré que les caractéristiques socio-économiques des agriculteurs déterminent leur consentement à payer pour l’obtention de divers biens. L’originalité de la présente étude est qu’elle utilise la méthode d’évaluation contingente pour un service qui est resté longtemps par le passé public et gratuit.