Dimorphisme sexuel du crâne de sujets identifiés (collection Olivier, MNHN, Paris) : évaluation par morphométrie géométrique Cranial sexual dimorphism of identified subjects (collection Olivier, MNHN, Paris): an evaluation by geometric morphometrics P. Guyomarc'h · J. Bruzek Reçu le 25 mars 2009 ; accepté le 5 mai 2010 © Société d'anthropologie de Paris et Springer-Verlag France 2010Résumé La diagnose sexuelle à partir du squelette se partage entre les méthodes visuelles, chargées d'une grande subjectivité et nécessitant un apprentissage, et les méthodes métriques (fonctions discriminantes) qui sont spécifiques aux populations à partir desquelles elles ont été élaborées. La principale limite de ces dernières méthodes en termes de reproductibilité est incarnée par le facteur taille, connu pour être variable d'une population à l'autre. Les récents développements de la morphométrie géométrique ouvrent de nouvelles voies de recherche. Cette étude évalue le degré de dimorphisme sexuel du crâne d'une série de 50 squelettes identifiés (25 hommes et 25 femmes issus de la collection Olivier, MNHN, Paris) par le biais de la morphométrie géométrique. Cette technique autorise une séparation de la taille globale et de la conformation des crânes. Les variations de taille et de conformation ainsi identifiées sont alors statistiquement étudiées et interprétées. Notre échantillon révèle un fort dimorphisme sexuel de taille et un dimorphisme sexuel de conformation plus subtil, notamment dans la région faciale de nos individus. Ces différences entre hommes et femmes se concentrent sur l'os zygomatique, le temporal et la cavité nasale ; elles sont en partie imputables à des phénomènes allométriques et biomécaniques. Les perspectives de tels résultats sont discutées en termes de potentiels pour l'élaboration de méthodes de détermination du sexe à partir du crâne plus fiables.
Mots clés Morphométrie géométrique · Dimorphisme sexuel · Crâne · Collection OlivierAbstract The sexual diagnosis based on the skeleton can be performed with visual methods but they appear subjective and require training. Metric methods are also widely used (discriminant functions) but they are known to be specific to the population, which they have been created with. The utmost cause of reproducibility limits inherent to these methods remains the size variable. Recent developments in geometric morphometrics open new research ways. This study evaluates the degree of cranial sexual dimorphism in a 50 identified skeletons sample (25 males and 25 females from the Olivier collection, MNHN, Paris) using geometric morphometrics. These tools allow separating the global size from the cranial shape. The size and shape variables can thus be statistically studied and interpreted. Our sample reveals a strong size-related sexual dimorphism and a more subtle shape-related sexual dimorphism, especially in the face region. These differences between males and females are concentrated in the zygomatic bone, the temporal and the nasal aperture. They can be linked to allometry and ...