Introduction : Nous rapportons une étude épidémiologique des lésions unguéales vues dans un centre de traumatologie de la main pendant une période de 18 mois. Les traumatismes unguéaux représentaient 8 % de tous les traumatismes des doigts.
Méthodes : Nous avons pris en charge de façon continue 187 patients dont les dossiers ont été revus rétrospectivement.
Matériel et résultats : Cent trente-huit hommes (74 %), avec un âge moyen de 38,5 ans, et 49 femmes (26 %), d’âge moyen de 46,1 ans. La main droite était atteinte 80 fois (43 %), la gauche 106 fois (57 %), et les données étaient manquantes dans un cas. Les patients étaient atteints sur leur main dominante dans 37%des cas. Le pouce était le doigt le plus souvent touché, 55 cas (29 %), puis le majeur (23 %), l’index (17 %), l’annulaire (15 %) et l’auriculaire (10 %). Dans 5 % des cas, il y avait plusieurs doigts touchés, et le majeur était alors toujours atteint. Un mécanisme d’écrasement était la cause la plus fréquente (44 %), avec un doigt coincé dans une porte dans 42 cas (23 %) ou écrasé par un objet (22 %). Venaient ensuite les plaies franches, 55 cas (30 %). L’exploration des lésions a retrouvé 47 lésions isolées de la tablette unguéale (25 %), 103 lésions du lit de l’ongle (55 %), 14 lésions de la matrice ± associées à une lésion du lit et 23 hématomes sous-unguéaux (12 %). Dans 134 cas (72 %), il existait une autre lésion associée à celle de l’ongle. Il s’agissait d’une lésion pulpaire dans 50 cas (27%), d’une fracture de la phalange distale dans 29 cas (16 %), d’une lésion associant à une fracture de la phalange distale une lésion de la pulpe dans 49 cas (26 %) et d’une autre lésion du doigt ou de la main dans 22 cas (12%). La lésion siégeait sur le même doigt dans 128 cas.
Conclusion : Les lésions unguéales sont fréquentes. Le médecin urgentiste doit connaître ces lésions et ne pas les sous-estimer, car dans plus de trois quarts des cas elles nécessitent un geste technique qui relève le plus souvent de la compétence de l’urgentiste.