Trois variables scandent l’analyse funéraire : le temps, le lieu et le groupe humain. Si l’identification des deux premières fait appel à des méthodes reconnues de tous, en revanche, celles déployées pour appréhender le groupe humain divergent, reposant à la fois sur des horizons théoriques et des questionnements différents. S’interroger sur ce que l’on cherche à comprendre en étudiant des tombes et des nécropoles va, en déclenchant le passage à l’étape des interprétations archéologiques, orienter, par là même, les résultats. On se propose, ici, de dépasser les problématiques du « fait » et du « geste » afin de s’interroger plutôt sur le discours social véhiculé par les pratiques funéraires. En prenant appui sur l’étude des sépultures à crémation des espaces sépulcraux Moroni et Le Pegge de Verucchio, on cherchera à démontrer qu’en dépit de ses limites internes (détermination d’une classe d’âge, par exemple) et externes, comme l’intégrité des mobiliers, l’analyse sociologique funéraire est un exercice à même de proposer une lecture de l’idéologie funéraire et, au-delà, de révéler certains pans de l’organisation d’une société.