eEn dehors des particularités anatomiques de la région de raccordement des tissus du sujet et du greffon, la greffe soulève des problèmes d'ordre physiologique. Le premier est la compatibilité entre les tissus des deux végétaux. Le second est la possibilité d'une influence du sujet sur le greffon. Ces deux points ont donné lieu à de nombreuses études, notamment en ce qui concerne la greffe des arbres fruitiers, dans laquelle on constate souvent une action quantitative et qualitative du sujet sur la fructification.Un troisième problème est apparu avec le développement des recherches sur les cultures in vitro de tissu cambial de divers arbres. Le cambium ainsi isolé de la cime prolifère en formant des masses de tissu dépourvu d'organisation, souvent réduit à un parenchyme non lignifié, englobant parfois chez certaines espèces des vaisseaux du type spécifique normal.Des recherches approfondies dans lesquelles ont été comparées la structure du tissu formé par le cambium en culture et les structures des tissus néoformés par le cambium in situ, mais privé d'une manière quelconque de ses liaisons avec la cime (cambium de la souche d'un arbre coupé ( fig. 1), ou d'un billon dépourvu de rameaux feuilles et placé dans l'eau) ont montré que la structure de ces tissus est identique dans les trois cas (5).Ces résultats conduisaient à envisager l'hypothèse de l'existence de facteurs d'organisation provenant des bourgeons ou des pousses et indispensables à la formation de tissus ligneux normaux Certaines expériences de greffes de bourgeons sur un tissu en culture ont effectivement permis d'obtenir la réapparition de cellules lignifiées normales (2, 4, 5, 7). Il s'agissait alors de bourgeons de a même espèce végétale.Par ailleurs, l'observation courante des arbres greffés montre que le sujet forme un bois de structure normale ce qui donne à penser que les facteurs hypothétiques envisagés peuvent être actifs sur une variété, voire une espèce différente de celle du greffon. La greffe de châtaignier sur chêne offre un exemple très caractéristique de greffe intergénérique de deux espèces dont le bois présente des différences anatomiques marquées.Des greffes de ce type avaient été réalisées dans le courant du siècle dernier au jardin botanique de Dijon. Les notes léguées par le regretté Directeur Philibert GUINIER, Membre de l'Institut, nous ont permis, avec l'obligeant concours de M. POINSOT, Directeur du Jardin Botanique de Dijon, de réunir la bibliographie concernant l'historique des greffes de châtaignier sur d'autres essences, en particulier sur chêne pédoncule ou sur chêne-liège. BAUDOT (1) signale que les greffes dechâtaignier Article disponible sur le site http://www.afs-journal.org ou http://dx