L’objectif de cet article à deux voix est de réfléchir de manière critique à la production du savoir et de l’ignorance associée aux femmes noires et, ou d’ascendance africaine dans l’épidémie de VIH/sida. Nous partirons d’un cas d’étude spécifique, la PrEP (prophylaxie pré-exposition), qui est devenue une technologie de prévention majeure dans le contexte actuel de réagencement de l’épidémie autour de la prévention combinée. Or, les femmes d’ascendance africaine, qui constituent le second groupe le plus touché par l’épidémie en Europe, ne l’utilisent toujours pas. Cette absence renvoie à des logiques complexes à l’articulation du genre, de la sexualité, de la classe et de la race que nous questionnerons en partant de la classification des formes d’ignorance proposée par Nancy Tuana.