Deux personnes qui ne parlent pas la même langue se rencontrent. L'une écrit le nom de l'autre. Cette scène fugace nous semble intemporelle et banale ; seule la modeste trace écrite qui en résulte en garde la mémoire. C'est pourtant grâce à elle que nous pouvons, parfois des siècles plus tard, revivre le moment exact de cet échange et de ce contact linguistique. Il arrive même que le nom fugitivement capté soit le seul vestige de langues entièrement disparues.Mais si cette rencontre est simple, son étude s'avère complexe.Comment s'écrit l'autre ? La question posée dans cet ouvrage s'attache principalement à l'anthroponymie. Il s'agit d'explorer comment l'on se nomme ou comment l'on est nommé dans des situations de multilinguisme au cours de l'Antiquité. On s'intéressera tout particulièrement aux contacts entre les langues "dominantes" (comme le latin et le grec) et celles dites "dominées", "périphériques" (pour reprendre le terme employé dans cet ouvrage par Dan Dana) c'est-à-dire celles qui ont été progressivement supplantées au cours de l'Antiquité. Le très large éventail chronologique envisagé (depuis le IX e s. a.C. avec les Phéniciens jusqu'au VIII e s. p.C. avec les Coptes) vise à percevoir d'éventuelles constantes dans les phénomènes observés dont on a pu garder la trace écrite.12 13Bibliographie Dana, D. (2011) : "L'impact de l'onomastique latine sur les onomastiques indigènes dans l'espace thrace", in :