“…Si l'on pousse plus loin l'analyse économique, un même constat peut être fait : la petite agriculture familiale crée, certes, moins de richesse par actif et par an que les grandes exploitations à salariés richement dotées en irrigation et en équipements, mais elle se révèle plus performante à l'unité de surface, tout en employant plus de travailleurs (Cochet, 2015 ;Vaillant et Dufumier, 2015 ;Amichi, 2015). Dans le cas du Haut-Cañar, en Équateur, les jardiniers-aviculteurs du bas-pays, « à la tête d'exploitations familiales marchandes, « écologiquement intensives » et de taille moyenne (environ 5 ha), […] dégagent un revenu annuel par unité de surface deux fois supérieur à celui obtenu par les hacendados [exploitants des haciendas évoquées précédemment], tout en utilisant près de cinq fois plus de travailleurs » (Vaillant et Dufumier, 2015). En Algérie, ce sont les attributaires des terres publiques combinant faire-valoir direct et indirect, ainsi que les petits locataires de ces terres, qui créent le plus de valeur ajoutée à l'hectare et par travailleur, par comparaison aux grands locataires, ceci « en dépit de superficies travaillées par actif familial deux fois supérieures, et de dotations en capital et équipement largement supérieures également chez ces derniers » (Amichi et al, 2015).…”