En archéologie, la robustesse et la précision des données de terrain, uniques par la nature destructrice de la fouille, conditionnent à elles seules les études ultérieures sur les modes de vie passés. Rares cependant sont les articles qui décrivent, justifient et discutent les méthodes de fouilles adoptées. Cela cause souvent des difficultés aux chercheurs souhaitant reprendre l’étude d’une collection ancienne ou comparer les données entre différents sites et pose également question sur la reproductibilité de nos pratiques de terrain. Dans cet article, les méthodes de fouille mises en œuvre à Combe-Grenal et à l’abri inférieur du Moustier (Dordogne, France) sont exposées après avoir tenté de justifier et d’expliciter la nature des données requises par les différents spécialistes (établissement d’un cahier des charges). Ces deux sites, très riches en mobilier archéologique, ont nécessité une réflexion sur l’optimisation des modalités d’acquisition des données de terrain en termes de temps et de consommation de sachets plastiques. Deux solutions techniques simples se sont montrées particulièrement efficaces : a) l’emploi d’une numération unique et continue pour toutes les données et b) un système de plateaux et boîtes compartimentées. Tout au long de l’article, la dialectique entre besoins, données, méthodes et justification des choix opérés est discutée.