Cadre de la recherche : Cet article est issu d’un
travail de thèse qui a pour objectif de saisir comment le cancer entraîne une redéfinition
des pratiques parentales et des relations entre les enfants et leurs mères lorsqu’elles
sont touchées par un cancer.
Objectifs : Notre objectif est de montrer que
pour certaines mères qui ont réinvesti leur foyer pendant leurs traitements, le cancer
peut être perçu comme un obstacle à l’individualisation de leurs enfants lorsqu’iels sont
adolescent∙e∙s.
Méthodologie : Nous nous appuierons sur quatorze
entretiens semi-directifs. Ces entretiens ont été effectués auprès de mères qui avaient
des adolescent·e·s âgé·e·s de onze à dix-huit et qui ne travaillaient pas lors de leurs
traitements contre le cancer.
Résultats : Dans leur cas, le cancer peut être
vécu comme un obstacle à l’individualisation des adolescent·e·s lorsqu’il est une menace
pour les sociabilités juvéniles, pour « l’expérimentation »
(Ramos, 2001 ; 2002) en solitaire du domicile familial et/ou pour l’expression d’une
identité de « jeune ». Quand elle est envisagée sous cet angle, la maladie est rendue
responsable de la détérioration des relations entretenues par les mères avec leurs
« grand∙e∙s » enfants.
Conclusions : Cette dégradation relationnelle
fait ressortir un déséquilibre dû à la présence continue des mères en leur foyer qui tend
à reléguer le/la « jeune » derrière les figures du/de la « fils/fille de » et/ou de
« l’élève ».
Contributions : Cet article remet en question le
caractère « normal » de l’individualisation des adolescent∙e∙s qui peut être vécue avec
difficulté pour certaines mères touchées par un cancer.