Introduction
Les changements dans les politiques de remboursement des médecins peuvent faire obstacle à la collecte des données administratives de facturation des médecins, ce qui
pourrait mener à des estimations biaisées de la prévalence et de l’incidence des maladies. L’ampleur de cette perte potentielle de données demeure cependant largement inconnue.
Notre étude vise à estimer l’exhaustivité de la couverture des cas de maladie pour le Manitoba par les médecins rémunérés à l’acte (RA) et par les médecins non rémunérés à l’acte
(NRA).
Méthods
Les donnés administratives du Manitoba ont servi à créer une cohorte dont
les membres (20 ans et plus) devaient avoir pris un nouveau médicament pour le diabète
entre le 1er avril 2007 et le 31 mars 2009. Ces membres ont été classés par mode de
paiement du médecin prescripteur (c’est-à-dire rémunérés à l’acte ou non rémunérés à
l’acte), puis selon s’ils avaient ou non reçu de diagnostic de diabète d’après les données
de facturation des médecins et des dossiers d’hôpitaux. On a utilisé des analyses
statistiques w2 pour tester les différences de caractéristiques entre les deux groupes.
Résultats
La cohorte se composait de 12 394 individus, dont 86,4 % avaient reçu une
ordonnance de médicament pour le diabète d’un médecin RA. Au total, 1 172 médecins
(81,8 % RA) ont prescrit ce type de médicaments pour la cohorte. Les membres de la
cohorte ayant reçu une ordonnance d’un médecin RA étaient plus âgés et plus susceptibles
de résider dans la région sanitaire de Winnipeg que ceux qui avaient reçu une ordonnance
d’un médecin NRA. Un plus grand pourcentage de cas traités par des médecins NRA
n’avait pas reçu de diagnostic de diabète (18,7 %, contre 14,9 % pour les médecins RA).
Conclusion
Les résultats suggèrent une perte minimale de données de facturation des médecins associée aux politiques de rémunération au Manitoba. Cette méthode
d’évaluation de l’exhaustivité des données pourrait être appliquée à d’autres maladies chroniques et à d’autres secteurs de compétence.