À partir des carnets de terrain qui recèlent bien plus que des notations scientifiques, le géographe dispose de « copeaux » non utilisés qui peuvent donner lieu à des écritures diverses : anecdotes, réflexions personnelles, commentaires de croquis oubliés, rédaction d’une fiction romanesque. Il peut même retrouver des chansons typiques de sa période estudiantine et les faire connaître. Carnet de terrain, carnet de voyage, journal personnel contiennent des éléments lyriques et spontanés aptes à se transformer en écriture littéraire. La pratique de la frappe numérique, normée, nous prive quelque peu de ces matériaux instantanés, de première main, rassemblés sur le vif. Mais elle permet d’un autre côté l’accès immédiat à une information complémentaire précieuse lors de la rédaction. Quelle que soit la forme adoptée pour « fabriquer » de la géographie, l’essentiel est de communiquer au lecteur un aspect créatif, sérieux en même temps que joyeux de notre discipline.