Caractéristiques acoustiques des voyelles fermées tendues, relâchées et allongées en français québécois (Dumas, 1978: 128), quoique des exemples de relâchées dévoisées sont également présentés dans la littérature (Gendron, 1959 : 104; Dumas, 1987 : 103). Le phénomène peut se produire lorsque la voyelle est en contact avec au moins une consonne non voisée (Brent, 1971 : 36; Dumas, 1978 : 128), notamment si cette dernière suit la voyelle (Cedergren et Simoneau, 1985 :107). Le dévoisement est spécialement fréquent lorsque la voyelle se situe entre deux consonnes non voisées (Cedergren et Simoneau, 1985 : 104; Vinay, 1973:352). Par exemple:1.1.2 Réduction et syncope En FQ, les voyelles fermées peuvent également s'abréger, au point parfois de s'amuïï. Tout comme dans le cas du dévoisement, la réduction et la syncope peuvent survenir lorsque les voyelles sont brèves, tendues et non accentuées. Ces deux phénomènes semblent affecter plus fréquemment les l\l que les /y/, et les /y/ que les lui (Dumas, 1978 :130). L'environnement consonantique favorisant la réduction et la syncope est toutefois différent (au moins en partie) de celui favorisant le dévoisement. En effet, la réduction et la syncope se produisent notamment lorsque la voyelle est précédée de M, de /I/, d'une consonne fricative ou nasale, ou encore lorsqu'elle est située entre une occlusive et une fricative (Walker, 1984 : 75). Par exemple :1 Pour des informations et des références complémentaires, nous invitons le lecteur ou la lectrice à consulter le site internet PHONO (Dolbec et Paradis, 1998).
RelâchementLe contraste entre les voyelles fermées tendues et relâchées se manifeste en FQ par une position du dos de la langue plus basse pour les relâchées (Dalton, 2011a(Dalton, , 2011b (Brent, 1971 : 34; Vinay, 1973 : 351 ; Paradis, 1985 : 95). Le relâchement se produit en syllabe fermée par une consonne non allongeante (c'est-à-dire toute autre consonne que lui, NI, IzI, I3I et le groupe /VB/). 45 Il est systématique en syllabe finale de mot, et facultatif ailleurs (Dumas, 1974 :32). Par exemple :De plus, Dumas (1974: 33) (Dumas, 1974 :18). Par exemple :2 Dans d'autres langues, le relâchement peut aussi se traduire par un avancement de la racine de la langue (Ladefoged et Maddieson, 1996:302). 3 D'après Reighard (1986 : 290) et Côté (2010, les voyelles fermées relâchées constitueraient plutôt des phonèmes à part entière. Déchaîne (1990) et Hannahs (1989 (tels que rapportés dans Dawn Armstrong, 1999: 21) proposent quant à eux que les voyelles fermées du FQ sont relâchées par défaut et se tendent en syllabe ouverte. 4 Boulanger (1986) (entre autres) rapporte que dans certaines régions, notamment en Beauce, mais aussi au Saguenay-Lac-Saint-Jean, les voyelles fermées peuvent ne pas être allongées devant M, IzI et I3I, mais relâchées. Nous n'avons cependant décelé qu'une seule occurrence de ce type dans notre corpus (voir le point 3.1 pour plus de détails). 5 Marchai (1980: 85) rapporte que devant les occlusives sonores Ibl, 161 et /g/, les voyelles fermé...