> Depuis son émergence en 1999, le virus West Nile (WNV) est devenu la principale cause d'encépha-lite arbovirale aux États-Unis. L'infection est souvent asymptomatique mais, lorsqu'elle est cliniquement apparente, les symptômes vont d'un symptôme grippal à des désordres neurologiques plus graves pouvant parfois entraîner la mort. Les études en cours, menées en parallèle chez l'animal et chez l'homme, cherchent à comprendre la dynamique hôte-virus et les mécanismes conduisant au développement de symptômes neurologiques dans approximativement 1 % des cas. La comparaison des individus asymptomatiques et symptomatiques et l'utilisation des données disponibles pour d'autres Flavivirus ont amélioré nos connaissances et laissent espérer le déve-loppement de solutions thérapeutiques actuellement absentes et de mesures prophylactiques. C'est la synthèse de ces connaissances que nous présentons dans cette seconde partie. < Le récepteur cellulaire utilisé par le WNV à la surface des cellules cibles n'a pas encore été caractérisé mais, après s'être attaché à la surface cellulaire, le virus est internalisé dans le cytoplasme par un mécanisme qui fait intervenir la clathrine et une fusion avec les endosomes. À pH acide, l'enveloppe virale fusionne avec la membrane cellulaire de l'endosome, libérant la nucléocapside et le maté-riel génétique viral dans le cytoplasme cellulaire. La machinerie cellulaire traduit l'ARN viral dont le cadre de lecture d'environ 10,7 kb code pour une polyprotéine virale. Cette dernière est clivée au cours d'une étape post-traductionnelle et produit trois protéines de structure (C pour capside, prM pour pré-membrane et E pour enveloppe) suivies de sept protéines non structurales (NS1, NS2a, 2b, NS3, NS4a, NS4b et NS5), lesquelles participent au cycle de réplication du virus. La capside est associée au matériel génétique dans la nucléocap-side, la pré-membrane sert de protéine chaperonne pour l'enveloppe durant la maturation des virions et empêche la fusion lors de la sécrétion. L'enveloppe permet la liaison au récepteur et la fusion avec la membrane de l'endosome. Parmi les rôles potentiels des protéines non structurales, NS1 est impliquée dans la réplication de l'ARN, dans l'échappement viral [2] et la virulence [3]. NS3 participe à la maturation post-traductionnelle des protéines virales et possède une activité hélicase à ARN et nucléoside triphosphatase. NS5 a des propriétés enzymatiques importantes : c'est une polymérase ARN-dépendante de l'ARN et une méthyltransférase qui catalyse les méthylations N7 and 2'-0 de l'extrémité 5' de l'ARN viral pour former une structure Cap1 [4]. De plus, NS5 est un antagoniste de la voie