Le lien entre le parcours scolaire et l’insertion professionnelle est bien connu : les diplômés de l’enseignement supérieur trouvent plus facilement un emploi et sont mieux payés que les jeunes sortis très tôt du système éducatif. Les théories économiques expliquent ce lien par des écarts de compétences et donc de productivité selon le niveau d’études. Le panel d’élèves entrés en sixième en 1995 permet de tester cette hypothèse. Outre un descriptif très fin du parcours scolaire, il comporte des informations sur les compétences des élèves, en français, en mathématiques, mais aussi sur les comportements (méthodes de travail). Les résultats scolaires (résultats à des évaluations standardisées, notes de contrôle continu, notes à des examens) sont fortement liés à l’insertion professionnelle : une différence d’un écart-type en matière de compétences (environ 4 points pour une note sur 20) est associée à une différence de 230 euros en matière de salaire (pour un salaire mensuel de 1 250 euros). Les écarts sont plus grands pour les filles et pour les jeunes ayant fait des études supérieures. Une grande part de ces écarts transite par de plus grandes chances d’obtenir un diplôme, la différence de salaire selon les compétences à parcours scolaire donné restant tout de même de 80 euros. Le lien entre parcours scolaire et emploi se réduit un peu, quand on contrôle les compétences, mais reste très fort, sans doute parce que le diplôme signale d’autres compétences que les compétences scolaires prises en compte dans cette étude.