“…Dans son étude sur l'Inquisition de Tolède et les procès pour sorcellerie, Jean-Pierre Dedieu (1989) dégage, parmi les particularités de la bruja dans l'imaginaire collectif, le fait qu'elle suscite la peur car elle agit toujours à son profit, non pas pour obtenir un bénéfice matériel, mais pour satisfaire sa vengeance, et s'en prend à des êtres sans défense, c'est du moins ce dont on l'accuse… À l'inverse, la hechicera agit souvent pour le compte d'autrui, à la commande, on sait comment elle s'y prend, quelles formules elle utilise, contrairement à la bruja qui agit de façon profondément mystérieuse, sans que personne ne la voit agir, car elle plonge les témoins dans un profond sommeil. Elle vole dans les airs, et se réunit avec d'autres sorcières la nuit pour danser au son du tambourin lors des fameux sabbats (Mazuela Anguita : 2015). Comme nous le rappelle Ricardo García Cárcel, hechicería et brujería se rejoignaient en deux points.…”