À partir d'une perspective poststructuraliste et féministe, les auteures explorent, dans le contexte du discours dominant de l'obésité, les constructions discursives de la santé de 20 jeunes femmes vivant en situation de handicap visuel. Dans un premier temps, elles utilisent l'écriture évocatrice afin de rapporter les résultats de l'analyse thématique. Cette dernière leur permet de mettre en scène deux résultats émergents: la santé est principalement construite en termes corporels et en tant que responsabilité individuelle liée à l'adoption de pratiques sanitaires. Dans un second temps, les récits des jeunes femmes sont examinés par l'entremise d'une analyse poststructuraliste du discours. À partir de celle-ci, les auteures notent les positions multiples et fluides que les jeunes femmes adoptent en tant que « sujets » : à certains moments en tant que sujets « néolibéraux », reproduisant sans les remettre en question les éléments de certains discours dominants de la santé et de l'obésité, mais à d'autres moments en tant que sujets « poststructuralistes », capables d'apporter un regard critique sur les discours dominants et ainsi de reconstruire la notion de santé autrement et de manière moins oppressive.Using a feminist poststructuralist approach, we explore the discursive constructions of health of 20 young women living with a visual impairment in the current context of a dominant obesity discourse. First, we use creative writing to report results from our thematic analysis. The latter allow us to highlight two emerging results: health is mostly constructed in bodily terms and as a matter of personal responsibility via the adoption of health practices. Second, a poststructuralist discourse analysis method is used to investigate the young women's narratives. As a result of this analysis, we note the multiple and fluid subject positions adopted by the young women: at times, as “neoliberal” subjects (re)producing elements of dominant health and obesity discourses and, at other times, as poststructuralist subjects critically gazing at dominant social discourses, offering some forms of “micro-resistance”, and discursively reconstituting health in a less oppressive way