Sommaire.-L'effet photodiélectrique se présente comme une variation de la capacité et des pertes diélectriques d'un condensateur dont le diélectrique est une poudre phosphorescente cristalline, quand on irradie le phosphore avec des radiations susceptibles d'agir sur la phosphorescence des cristaux. Contrairement à ce qu'on a cru longtemps, la plupart des phosphores cristallins donnent lieu à cet effet. En général, la variation de capacité suit d'assez près la phosphorescence. L'ampleur de l'effet dépend beaucoup de la nature du phosphore, de sa préparation, et est fortement affectée par la nature et l'intensité des radiations excitatrices, l'intensité et la fréquence du champ électrique appliqué pour mesurer la capacité. Quand on fait cesser l'excitation, on observe un « déclin » de l'effet photodiélectrique sensiblement parallèle au déclin de la phosphorescence. La coexistence presque constante de la phosphorescence et de l'effet photodiélectrique conduit à supposer une relation intime entre les deux phénomènes : on attribue le plus souvent l'effet photodiélectrique à la polarisation des pièges ayant capté un électron. Toutefois, un doute plane encore aujourd'hui, au moins dans certains cas, sur la variation effective des propriétés diélectriques du cristal, car un grand nombre d'effets peuvent s'expliquer par la présence de photoconductibilité, jointe à l'hétérogénéité du diélectrique.