En partant du constat que les études sémiotiques peinent à faire valoir leur pertinence sociale, cet article propose de définir une voie pratique de valorisation : le laboratoire de recherche spécialisé. La question de l’autonomie disciplinaire est abordée d’un point de vue sociologique. Un pont est ensuite jeté entre les sciences naturelles et les sciences humaines et sociales. Le fonctionnement des sciences idéoscopiques et cénoscopiques est ensuite comparé et une solution de continuité entre elles est avancée. Sur cette base, le travail du laboratoire d’études sémiotiques est défini d’après l’exigence critique propre aux sciences cénoscopiques. L’auteur développe un programme méthodologique orienté en fonction d’une tâche unique : la correction des interprétants. Cette tâche unique régissant le travail du laboratoire devrait informer le patron de ses manoeuvres pour l’existence, étant entendu que les interprétants dominants déterminent, parmi la diversité des mondes d’expérience, le sens commun. La pertinence sociale du laboratoire d’études sémiotiques dépend de cette exigence critique.