L’objectif de l’étude est de réduire les risques de dissémination du Fusarium oxysporum fs albedenis (bayoud) et d’incendies de palmeraies, causés par l’accumulation des sous-produits du palmier dattier. Pour cela, nous avons réalisé des entretiens avec les phœniciculteurs des oasis et de leurs extensions sur l’entretien du palmier dattier, la gestion de ses résidus, les problèmes engendrés par leur accumulation, ainsi que sur les voies de pérennisation des opérations de nettoyage des palmeraies. Nous avons également évalué le poids des différents types de résidus du palmier dattier et exploité les données sur les incendies. L’étude a montré que les fumures apportées au palmier dattier sont faibles et que l’accumulation des sous-produits provoque la dissémination de maladies cryptogamiques (Fusarium), la prolifération de ravageurs (cochenille blanche), un encombrement et le déclenchement d’incendies. Elle a également montré qu’un palmier produit annuellement 0,62 kg de fibrillium, 15 palmes sèches, 10 rafles et 7 pétioles, qui pèsent respectivement 0,91 kg/palme, 0,39 kg/rafle et 0,43 kg/pétiole, soit en moyenne 21,2 kg/an de résidus par palmier. Le potentiel de biomasse produite par la culture du palmier dattier au Tafilalet s’élève donc à 52 400 tonnes/an, dont près de 62 % sont laissés sur le sol, à l’extérieur des parcelles ou brulés. Les entretiens ont montré que la valorisation de ce flux régulier de biomasse serait bénéfique pour la population oasienne et la filière phœnicicole. Les projets de valorisation intégrant les producteurs auront probablement un effet d’entraînement sur l’élagage des palmiers et le nettoyage des palmeraies. Ils contribueront également à atténuer la dissémination du bayoud et la fréquence des incendies, et par conséquent à la durabilité des oasis.