Si les Phéniciens sont quasiment absents des écrans de cinéma et de télévision, les Carthaginoises et les Carthaginois ont fait leur apparition dès les débuts du cinéma. En 1910, soit douze ans après le premier film d’Antiquité, Didon, la reine de Carthage, surgit sur les écrans italiens, suivie par diverses relectures de Salam(m)bô : l’opéra et la littérature du xixe siècle, sources d’inspiration essentielle du cinéma européen naissant, fournissent au 7e art les premières images et archétypes concernant Carthage, partenaire passionnelle de Rome. Le cinéma italien construit progressivement un mythe cinématographique de l’étrange et terrifiante Carthage, utile pour fasciner et édifier le spectateur européen en le convaincant de la supériorité nécessaire de la cité romaine et de la justification du destin tragique de la cité punique. Le contexte évolue progressivement après la Seconde Guerre mondiale, avec la multiplication des films américains et anglais mettant en scène la figure renouvelée d’Hannibal, et le développement d’un intérêt progressif pour la représentation des Puniques à l’écran, dans un contexte artistique et technique qui évolue jusqu’au « Nouveau Péplum » du xxie siècle.